Marie-Monique est née en 1960 dans une ferme du Poitou. Parmi les
enfants de paysans, combien accèderaient comme elle à des études supérieures ? Elle en a gardé par-dessus tout le goût de la justice, dans une société et des médias qui désespèrent des grandes causes.
La voici à la fin des années 70, éprise de rencontres par-delà langues et cultures. Étudiante en Allemagne, la jeune fille engagée consacre sa maîtrise à l’apparition d’un nouveau mouvement politique, les Verts. Le monde est en train de changer, comment le faire entendre ?
Dans les années 80, ses quatre sous de journaliste débutante passent en billets pour l’Amérique du Sud. Ce sont ses premiers reportages internationaux. Elle sillonne la Colombie, un pays où l’on risque sa vie à révéler ce que certains voudraient taire : en 1988 pour Résistances, elle y compte 26 journalistes assassinés en trois années.
En 1995, elle est lauréate du prix Albert-Londres, qui distingue tous les ans un journaliste francophone de moins de quarante ans. Elle y voit la reconnaissance des combats de sa jeune carrière, mais l’USIA (United States Information Agency) ne l’entend pas ainsi.
Il va falloir encore se battre. Quand le jury réaffirme son choix, c’est comme une deuxième consécration.
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